Chimie du végétal : la normandie engagée sur le biosourcé
Retour sur la matinale du 10 novembre 2016
Le jeudi 10 novembre dernier, à l’INSA de Rouen, s’est tenue la restitution d’une étude, menée par l’UIC Normandie, sur la chimie du végétal et ses perspectives d’avenir sur le territoire.
Consciente de ses forts enjeux économiques, environnementaux et sociétaux, l’UIC Normandie, avec ses partenaires (Nov&atech, la DREAL de Normandie, la DIRECCTE de Normandie, l’ADEME, et l’AD Normandie) ont réalisé ces derniers mois une étude sur les conditions et les perspectives de développement, en Normandie, d’une chimie durable fondée sur l’utilisation de ressources végétales.
La restitution de cette étude a été valorisée, à l’occasion de cette manifestation qui a permis à la soixante-dizaine de participants d’apprécier :
- Le positionnement actuel de la filière du végétal au niveau national. Éric FIRTION, Directeur innovation de l’UIC a pu repréciser l’engagement volontaire de l’industrie chimique suite au Grenelle de l’environnement avec l’objectif des 15% des matières premières utilisées par l’industrie chimique issues de la biomasse d’ici 2017 ; la déclinaison de la filière dans le cadre de la stratégie française de la bioéconomie portée par la ministère de l’agriculture ; la loi de transition énergétique, et la volonté de développer la chimie du végétal dans le cadre des marchés publics….
- La photographie de la chimie du végétal telle que présente aujourd’hui au sein des adhérents de l’UIC Normandie, mais aussi au sein des acteurs territoriaux. Laure TANKÉRÉ a su restituer les principaux enseignements issus de l’étude en termes d’utilisation de produits biosourcés (matière première végétal et/ou intermédiaires chimiques) par les industriels de la branche, d’identifier les principaux enjeux de compétitivité (coût, réglementation, etc.) favorables à l’utilisation et au développement de produits biosourcés, mais aussi de mieux comprendre la chimie du végétal en région et de son écosystème (centre de R&D, clusters, industriels, etc).
- L’illustration des forces et des perspectives d’avenir de la filière du biosourcée par le témoignage d’industriels (Nov&atech, OLVEA, SCRD et TOTAL Fluides) représentant la plupart des acteurs de la chaine de valeur : du producteur de ressources à l’utilisateur d’intermédiaires chimiques biosourcés, en passant par les agro-industriels. Ces témoignages ont permis la mise en lumière de 3 grands axes de développement de la filière, à savoir :
- le bénéfice environnemental en termes de gestion de la ressource végétale, dont nous pouvons citer comme exemples :
- la sélection de partenaires certifiés par TOTAL Fluides dans le cas particulier de l’huile de palme ;
- la mise en place d’une filière d’approvisionnement durable pour la transformation de noix de karité au Burkina Faso par OLVEA (fidélisation de la main d’œuvre locale, formations, relations avec les coopératives locales, etc.), et d’une optimisation énergétique des installations de transformation en valorisant les co-produits de fabrication.
- la valeur ajoutée & les nouvelles fonctionnalités des produits biosourcés,
et notamment la nécessité pour le végétal de se différentier techniquement par rapport aux produits pétrosourcés, tel qu’a pu l’illustrer SCRD dans le cas particulier des cuirs pour l’industrie automobile, où l’utilisation de polyphénols naturels entraine un moindre relargage de COV dans l’habitacle des véhicules.
- et l’effet incitatif de la réglementation
en faveur de la substitution de certaines molécules chimiques a été démontré, mais comme le précisait TOTAL Fluides, il est important de rappeler qu’une moléculebiosourcée n’est pas exempte du règlement REACH par exemple.
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Et enfin, pour conclure cette matinale, et répondre ainsi à certains freins de développement de la filière identifiés en région, qui ont pu être soulevés lors de l’étude, une présentation de leviers d’actions a été faite.
Ainsi, pour avoir une meilleure connaissance de la disponibilité des ressources en local, Stéphanie RAUX, Directrice de Nov&atech, a présenté le panorama de la biomasse en tonnage de cultures, tels que le colza, le lin, le blé, la betterave, le maïs, le chanvre, le miscanthus, les diverses plantes aromatiques, et la pomme de terre. Mais aussi au niveau national et européen, à travers la présentation, par Eric FIRTION, Délégué Général de l’Association Chimie du Végétal (ACDV), de l’Observatoire des chiffres clés de la Chimie du Végétal.
Et enfin pour avoir une meilleure visibilité des technologies disponibles, mais également des compétences en R&D qui existent, une présentation à 2 voix de l’institut pour la Transition Energétique P.I.V.E.R.T. a été faite aux participants.
Tout comme une présentation des laboratoires de l’INSA de Rouen, qui s’est achevée par leurs visites.
Les supports de présentation de cette manifestation sont téléchargeables, en accès privé adhérents (voir ci-contre)
De gauche à droite :
Hélène Méjean animatrice de la matinale et directrice de la communication de l’UIC
Clarisse Doucet, Responsable Prospective, Innovation et R&D chez Total Fluides, plus particulièrement en charge du projet des fluides biosoucés, BioLife.
Philippe Garidou, directeur commercial d’Olvea
Stéphanie Raux, directrice de Nov&atech
Jean-Marc Grigorieff, Directeur de production et logistique industrielle de SCRD
Laure TANKERE, Consultante au sein du pôle compétitivité de l’UIC Normandie
Pour tout renseignement, contactez : Laure Tankéré : laure.tankere@ui-normandie.org